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LE BLOG DE CYEK

Y.M. Fotso : les serres de "l'Epervier" se rapprochent-elles ?

5 Novembre 2010, 05:51am

Publié par Cyrille Ekwalla via David Nouwou (LNE)

YMFotsoToute la journée d’hier, jusque tard dans la nuit, la police a fait le pied de grue devant sa résidence. Pour le prendre.La police n’a pas déployé les grands moyens comme d’habitude. Mais la présence du délégué régional de la sûreté nationale pour le Littoral, Joachim Mbida Nkili, bardé de ses six étoiles, assisté d’un autre haut gradé de la police du Littoral, devant la guérite de la résidence de l’ancien administrateur directeur général de la défunte compagnie de navigation aérienne du Cameroun, Cameroon Airlines, n’est pas passée inaperçue.

 

Hier, dès la mi-journée, ce patron de la police, a littéralement barré l’entrée principale de la résidence du fils du milliardaire Fotso Victo, située en plein cœur du quartier Bali à Douala. La nouvelle a rapidement circulé dans les rédactions de la ville de Douala. Les journalistes par solidarité se sont également passé le mot. En début d’après midi, pas mois de trente journalistes ont convergé vers le théâtre des opérations. Ils vont se rendre compte que sur place, outre les

quelques rares policiers en uniformes qui voulaient se rendre discrets, la zone est minée d’un impressionnant déploiement de policiers en civil, communément appelés antigangs. L’information qui circule est presque la même. Presque connue de tous ceux qui arrivent. A savoir que « Yves Michel Fotso sera pris aujourd’hui ». Manifestement, les policiers n’auraient pas souhaité une telle publicité, avec ce ras-de marée de la presse. Mais ils sont obligés de supporter une telle présence contre laquelle ils ne peuvent rien. A partir du moment où personne ne leur pose la question. Le jeu du chat de la souris va ainsi durer entre les hommes des médias de la police jusque tard dans la nuit. Les journalistes, finalement, sont obligés de rentrer dans leur rédaction pour prendre ce qu’ils peuvent pour le lendemain.

Pendant toute cette longue attente, on apprend que l’ancien président du conseil d’administration de la Commercial Bank of Cameroun, aurait été refoulé de l’aéroport international de Douala la veille, alors qu’il voulait prendre un vol pour Bangui, la capitale de la République centrafricaine. Il aurait compris depuis cet instant que ses mouvements n’étaient plus libres  dans son pays.  Il semble que c’est depuis cet instant que les services de sécurité l’ont placé sous haute surveillance, jusqu’au lendemain, lorsqu’il constate qu’il est à nouveau l’objet de sollicitation de la police. Selon des informations concordantes, il semble que les responsables de la police ont voulu récupérer son passeport. En vain.  C’était le moins. L’essentiel étant qu’il fallait absolument l’interpeler. On ignore pourquoi cette  mission a connu manifestement des blocages toute la journée que les flics ont campé autour de sa résidence


L’on se rappelle qu’il y a un peu moins d’un an, le chef de la Division régionale de la police judiciaire avait atterri  ainsi chez lui un matin. Il était question qu’il vienne décharger une convocation qui lui était adressée. Mais finalement, l’affaire a fait un tel bruit que toute la presse avait assimilé cette sollicitude de la police en une interpellation manquée. La police s’en était sortie avec un profil bien bas.  Le fils du milliardaire de Mbo à Bandjoun avait été pendant un bon bout placé dans le collimateur de la justice, avec, semble t-il, confiscation de son passeport. Il s’est finalement envolé pour Dubaï où il avait déjà délocalisé ses affaires. On croyait l’affaire éteinte. Jusqu’à hier.

Ses ennuis partent de sa gestion de la Camair entre 2003 et 2005, avec la fameuse affaire Albatros du nom de l’avion  présidentiel qui avait failli s’écraser au vol inaugural avec le président de la République et toute sa famille au départ du Cameroun alors qu’il se rendait en Europe.

Lorsque l’argent avait été débloqué pour un aéronef en bon état, c’est finalement, avait-on indiqué, un « cercueil volant » qui avait été acquis pour Paul Biya par ses collaborateurs. C’est cette affaire qui vaut à l’ancien secrétaire général de la présidence de la République d’être écroué à la prison centrale de Yaoundé, avec d’autres intervenants dans la transaction.  Plusieurs mois se sont écoulés. Sans qu’on en entende encore parlé.

Mais l’on sait qu’une procédure était pendante en Suisse contre Yves Michel Fotso dans le cadre de ces affaires filiformes. Est-ce un hasard que le dossier soit remis au goût du jour au moment où le président de la République séjourne dans la capitale helvétique ? Certaines sources affirment justement que le président Biya qui affectionne des séjours paisibles dans ce pays européen, n’airait pas apprécié que l’on vienne le perturber avec cette histoire.

Des sources indiquent qu’ils en auraient profité pour relancer l’opération épervier. Et des administrations comme la Société nationale de raffinage, la communauté urbaine de Douala, le port autonome de Douala, la direction générale des impôts, le ministère des Finances… sont les plus visés. Prochainement.

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