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LE BLOG DE CYEK

Wikileaks : la réaction de Marafa Hamidou Yaya

14 Septembre 2011, 16:39pm

Publié par Georges Alain Boyomo (Mutations)

MarafaHamidouYaya.jpgLe ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale s’est prononcé sur la Crtv.

Le feuilleton sur les câbles de Wikileaks n’est décidemment pas à son dernier épisode. Dans une interview qu’il a accordée dimanche dernier à l’émission « Dimanche midi » sur la Cameroon radio television (Crtv), dont un extrait a été proposé hier au journal de 13h, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), Marafa Hamidou Yaya, a réagit aux révélations de Wikileaks, dans lesquelles il est mis en cause à l’instar du chef de l’Etat, Paul Biya, et d’autres membres du gouvernement. Le ministre d’Etat a affirmé : «En ce qui me concerne, cette affaire n’a jamais existée. Je l’ai découverte dans les journaux comme vous. Je sais qu’il y a un Etat qui fonctionne. Nous travaillons avec des ambassades, qui sont nos partenaires. C’est le rôle d’un gouvernement de discuter avec les diplomates et puis cela fait partie de la coopération entre nous et ces ambassades».
En rappel, au cours des entretiens qu’il aurait eus le 9 décembre 2010, avec l’ambassadeur des Etats-Unis d’alors Janet E. Garvey, Marafa Hamidou Yaya aurait indiqué, à propos de l’ «Opération Epervier» que Paul Biya s’en servait pour tenir en respect ses opposants, « mais ce n’est pas vrai à 100% », précisait-t-il. « Je peux me retrouver en prison », avait également soufflé M. Marafa à la diplomate du pays de l’Oncle Sam, Janet E. Garvey, pour indiquer la terreur que charrie cette campagne dans les cercles du pouvoir.
Pour ce qui est de la mise en place d’Elections Cameroon (Elecam), le ministre d’Etat avait révélé à la diplomate américaine que « Elecam va droit dans le mur». Aussi avait-il suggéré deux formules à Paul Biya pour éviter que ce dernier ne se retrouve dans l’illégalité du fait de l’incapacité de Elecam à organiser la présidentielle de 2011 : une qui donnait les pleins pouvoirs à Elecam pour organiser cette consultation électorale et une autre qui coupait la poire de l’organisation en deux ; entre cet organe et le Minadt. Paul Biya tranchera pour la seconde formule.
Le ministre d’Etat, Marafa Hamidou Yaya, n’est pas la première personnalité du gouvernement à réagir aux révélations de Wikileaks. Selon le site Jeune afrique.com, «mardi 6 septembre [2011, ndlr], Amadou Ali [vice-Pm en charge de la Justice, ndlr] a confié à l’un de ses proches qu’il avait effectivement eu des entretiens avec la diplomate [Janet Garvey, ndlr] en question. Mais sans tenir de propos injurieux envers les communautés concernées. «Je m’exprimais en français tandis que la diplomate américaine parlait l’anglais», a assuré Amadou Ali à notre source. En insinuant implicitement que ses propos avaient été mal interprétés». Egalement éclaboussés par Wikileaks, Paul Biya et Victor Arrey Mengot Nkongho, le ministre chargé des missions à la présidence de la République n’ont pas encore réagit.

Communiquez !

Parmi les membres du gouvernement camerounais qui ont le propos rare sur des sujets brûlants, au propre comme figuré, on retrouve à n’en point douter, le vice-Premier ministre, ministre de la Justice, Amadou Ali, et le ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale, Marafa Hamidou Yaya. Ces deux membres du gouvernement ont la réputation de cultiver le secret, comme d’autres leurs champs. Que ces deux ministres aient réagi, l’un par la voie d’un proche sur le site de Jeune Afrique et l’autre au détour d’un entretien sur la Crtv, inspirée d’une rencontre qu’il a eue avec les gouverneurs de régions, est une avancée certaine au cœur de cette tornade de révélations servies par le célèbre Wikileaks.
Mais réagir pour quoi dire ? Loin de nous l’idée d’imposer une réaction pré-fabriquée à ces deux membres du gouvernement qui ont tous les deux une longue expérience dans la gestion des affaires publiques au Cameroun. On constatera, sans revendiquer le monopole de l’analyse, que ces deux réactions ont le don de ne pas nous avancer dans cette affaire. La question fondamentale est de savoir si les propos qui sont prêtés à ces deux piliers du système en place ont effectivement été tenus ! Si oui, dans quelles circonstances et à quelles fins ?
Ces (vraies) clarifications, nous semble importantes eu égard à la gravité des déclarations de ces membres du gouvernement. A défaut d’une réaction élaborée des mis en cause, le gouvernement devrait pouvoir communiquer sur cette affaire. Même si, au goût de certains thuriféraires du régime, le fonctionnement en « mode silencieux », est le plus judicieux, par ces temps où Wikileaks fait la pluie et le beau temps. Parlant de vérité sur l’affaire Wikileaks, ce n’est (malheureusement) non plus du côté de l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé qu’on la trouver car, là-bas, il n’est pas question de commenter les informations classifiées Wikileaks. Mais le silence, comme la parole, a son revers. Et comme le dit l’adage, le mensonge n’a pas de longues jambes.

Pour comprendre : http://www.lanouvelleexpression.info/dossier/4830-wikileaks-vent-dembarras-dans-les-allees-du-pouvoir-.html

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