Paul Biya, ses voyages, les citoyens camerounais
Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary a convié hier (mardi 21 septembre 2010) en matinée presqu’à la hâte la Crtv dans son cabinet. Le patron de la
communication voulait annoncer officiellement que Paul Biya se trouve à New York sur invitation de Ban Ki moon, le secrétaire général de l’Onu, afin de prendre part à l’assemblée générale
annuelle de cette organisation mondiale. Déjà jeudi dernier (16 sept.), un bon nombre de personnalités de République ont pris d’assaut les avions qui embarquaient les passagers de Nsimalen le
soir à destination de l’Europe. Certaines de ces personnalités ne dissimulaient pas leurs sourires en confiant aux connaissances dans le hall de l’aérogare de Nsimalen, qu’elles étaient désignées
par le chef de l’Etat pour l’accompagner aux Etats Unis. Il s’agit là d’une distinction qui mérite d’être contée partout et à tout le monde.
Cela faisait déjà deux semaines que le président de la République avait quitté son pays pour «un court séjour privé en Europe», selon la formule habituellement utilisée en pareille circonstance
par le cabinet civil de la présidence de la République. De la manière dont Paul Biya a quitté le lieu où il séjournait pour rejoindre le siège de l’Onu, de la manière dont certains membres du
gouvernement choisis ont quitté Yaoundé pour se retrouver avec le chef de l’Etat à New York, tout cela donne à penser que Ban Ki moon a surpris Paul Biya par son invitation.
Pour tout observateur qui porte un regard intéressé sur la méthode Biya pour ce qui est de ses déplacements à l’étranger, on ne peut que trouver cela révoltant et choquant. Comme tout
travailleur, Paul Biya a droit aux vacances; il n’est pas obligé de les passer dans une des plages de son pays. Si ce sont les bords du lac Léman qui lui plaisent, ou les eaux de l’Atlantique au
large de la Baule, ou alors la verdure de Baden- Baden, c’est son droit le plus absolu de choisir ses lieux de villégiature.
Ce que le Président ne doit pas faire...
Ce que nous pensons qu’il n’a pas le droit de faire, c’est de partir sans que les Camerounais sachent où il se trouve, et pour combien de temps il est hors du pays. Ce qu’il n’a pas le droit de
faire, c’est de partir d’un pays étranger pour aller représenter le Cameroun à la tribune des Nations unies. Ce qu’il n’a pas le droit de faire, c’est de rentrer à chaque de ses voyages mêmes
officiels, sans se donner l’obligation de rendre compte à son peuple de son voyage en utilisant les médias; car, si Paul Biya effectue un voyage à l’étranger, c’est parce qu’il détient de vers
lui, un mandat que le peuple lui a donné pour le représenter et parler en son nom. A lui maintenant de lui rendre compte de la manière dont il gère ce mandat. Cela se fait partout dans le monde.
Cela devrait se faire également au Cameroun. A défaut, cette négation équivaut à un manque de considération au peuple pour lequel on est supposé travailler, et qu’on est supposé aussi
représenter.