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LE BLOG DE CYEK

Cameroun : Issa Tchiroma : « Est-ce qu’il existe un seul homme politique en prison ? »

2 Août 2010, 10:35am

Publié par Le Jour [le PS a été ajouté par CYEK]

Le ministre de la communication a donné une conférence de presse vendredi 30 juillet à Yaoundé

Si le président Biya était dictateur vous ne serez pas en train de m’interroger, je ne serai pas là. Est-ce qu’il existe un seul homme politique en prison ? Un seul journaliste en prison ? Nous sommes une très grande nation ».

c’est en ces termes que Issa Tchiroma réagit suite à l’interpellation d’un journal sur le dernier classement de Foreign policy, qui fait de Paul Biya le 23ème dictateur de la planète. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a donné dans son département ministériel. D’autres sujets ont été abordé par le ministre de la Communication : les cambriolages à répétition des édifices publiques, l’opération Epervier, la participation de Paul Biya au 14 juillet, l’affaire Bibi Ngota, les relations entre la presse et le gouvernement, l’affaire Thierry Atangana et Pius Njawé.

Parlant des cambriolages à répétition des bâtiments publics et la rumeur de coup d’Etat, la ministre a indiqué que se sont le fait « des gens qui sont fascinés par le pouvoir, qui sont des marionnettes et acceptent de jouer au service des pouvoirs occultes ». Sur l’opération Epervier, Il dit que « Les enquêtes sont en cours et l’exécutif ne saurait s’immiscer des affaires du pouvoir judiciaire ». Lorsqu’il est relancé sur la lenteur des procédures judiciaires et des gardes à vue, il attribue cela à deux facteurs. Tout d’abord  au manque d’infrastructures. Il ajoute par ailleurs qu’ « Au Cameroun, le détournement des deniers publics sont passibles d’une condamnation à vie. Le code de procédure pénale dit que lorsque la peine peut aboutir à une condamnation à vie ou à mort, on garde le prévenu parce que lui donner une liberté provisoire, quelque soit la caution, pourrait lui permettre d’échapper à la justice ».

L’un des points sur lequel le ministre s’est étendu, c’est le décès de Pius Njawé. Après avoir mentionné que « Pius Njawé ne constituait pas une menace pour le gouvernement », Issa Tchiroma s’est expliqué sur le différend qui opposait le directeur de Free média group au gouvernement du Cameroun, au sujet de l’ouverture de la radio Freedom Fm.  Le ministre de la Communication a affirmé :« Lorsque je l’ai reçu (Pius Njawé), je lui ait dit que moi je suis prêt à accéder à sa requête (ouverture de la radio  freedom fm), mais il y’a une condition : retirez donc votre plainte contre le gouvernement. Il a dit jamais. Pour qu’il retire sa plainte, il demande qu’en prime, parce qu’il a souffert, il faudrait qu’on lui donne la télévision. Je lui ait  dit: On est parti de la radio, vous ne pouvez pas demander la télévision. Il dit non. Il dit qu’il a été roulé plusieurs fois et il dit qu’il lui faut absolument cette garantie. Je lui ait dit non, vous n’aurez pas cette garantie ».

Post Scriptum : Rappel pour ceux des lecteurs qui ne le sauraient pas : M. Issa Tchiroma a été longtemps un opposant, pourfendeur du régime actuel et du président Paul Biya. Ceci avant qu'il ne fasse son entrée au gouvernement.

Parmi les réactions, celle de Lapiro de Mbanga, artiste engagé, incarcéré à la priso centrale "New-Bell" de Douala

"Monsieur Issa Tchiroma Bakary doit être poursuivi pour déclaration mensongère. Ce ministre de la communication a déclaré dans une conférence de presse télévisée qu’il n’y a pas de détenus politiques dans les prisons camerounaises.

Sans vouloir ternir l’image du Cameroun comme il l’a lui-même fait dans les années de braises lorsqu’il est allé en France en compagnie de ses « amis » d’hier de l’opposition, je voudrais dire à Monsieur le ministre de Biya qui promet de battre le Rdpc en 2012 que moi, Lapiro de Mbanga, je suis un détenu politique incarcéré à la prison centrale de Douala. J’ai été condamné pour avoir composé une chanson intitulée « Constitution constipée », histoire de donner mon opinion sur la modification de l’article 6.2 de la constitution (du 18 janvier 1996, Ndlr). Le gouvernement pour lequel Monsieur Tchiroma travaille m’a jeté en prison après un procès kafkaïen, sous le fallacieux motif de complicité ( sans auteurs ) de crime de pillage en bande dans le cadre des émeutes de février 2008. J’ai été arrêté cinq semaines après les émeutes, après que le Bir et la police aient échoué à leur mission qui consistait à m’abattre. J’ai été condamné au double de la peine des auteurs et à payer tout seul la somme de 280 millions de francs Cfa au Tribunal de grande instance du Moungo à Nkongsamba pour crime. Pourtant, les auteurs avaient été jugés au Tribunal de première instance de Mbanga pour les mêmes motifs mais qualifiés de délits. Je bénéficie d’un traitement de faveur digne d’un prisonnier politique de la part de l’administration pénitentiaire puisque ma demande de retourner à la prison de Mbanga afin d’être assisté par ma famille est en souffrance au ministère de la justice depuis l’année dernière. A moins de sept mois de ma sortie de prison, je n’ai pas le droit de bénéficier des sorties pour la main d’œuvre pénale comme les prisonniers de droit commun afin de préparer ma réinsertion. Cher Monsieur le ministre, en votre qualité d’ancien prisonnier (putschiste) ou (politique), corrigez votre déclaration en avouant que vous vous êtes trompé car au Cameroun, malgré le fait qu’il ne s’est jamais porté autant mieux qu’aujourd’hui selon vous, Lapiro de Mbanga est un prisonnier politique. Corrigez donc votre déclaration, au risque d’avoir la même réputation que « Zéro mort ".

Commenter cet article
J
<br /> Je suis d'avis avec monsieur Issa Tchiroma: "il n'existe aucun prisonnier politique au Cameroun". j'ajoute d'ailleurs que le Cameroun est une démocratie à ciel ouvert, ou on dit ce que l'on pense<br /> et on pense ce que l'on dit.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Merci M. Jules Lavoisier pour votre commentaire. Certains vous poseront une question, que je résume ainsi : votre affirmation est-elle basée sur des faits ou sur des textes ? Encore merci de<br /> "faire vivre" grâce à vos commentaires cet espace que je voudrais comme lieu d'échanges et d'enrichissement mutuel.<br /> <br /> <br /> <br />